La famille, premier lieu de pratique de la Charité
La fête de la Sainte Famille nous présente aujourd'hui un exemple très pratique de la Charité à la fois gratitude et don !
Ce sermon nous offre une résolution à mettre en pratique !
A la suite de Mgr Lefebvre et de toute l'Eglise, nous voulons que le règne de Notre Seigneur s'établisse dans toutes les âmes et toutes les sociétés par la Foi et la Charité.
La fête de la Sainte Famille nous présente aujourd'hui un exemple très pratique de la Charité à la fois gratitude et don !
Ce sermon nous offre une résolution à mettre en pratique !
La dévotion au Sacré-Cœur de
Jésus semble avoir été, par la miséricorde divine, réservée à notre temps. La
charité diminue, partout les cœurs se refroidissent. Qui les réchauffera et
leur donnera force et vigueur pour les luttes de la vie ?
Dans une apparition devenue
célèbre, Jésus Christ est sorti de l'obscurité de son tabernacle et il a
dévoilé à la bienheureuse Marguerite-Marie son Cœur brillant comme un soleil,
ardent comme une fournaise : des rayons et des flammes s'en échappaient. En le
lui montrant il a dit : « Voilà ce Cœur
qui a tant aimé les hommes !» Comme s'il voulait dire: Et eux, ne
m'aimeront-ils pas? A la chaleur de mon Cœur, les leurs ne vont-ils pas
s'échauffer ? A la vue de sa plaie
béante et de son sang qui semble couler encore, ne seront-ils pas touchés? Ne
rendront-ils pas amour pour amour ?
Jésus-Christ montre son Cœur, et
il l'ouvre aux âmes. Mais qui les conduira à ce Cœur adorable? Saint Michel: il
est l'ange du Sacré-Cœur. Pour nous en convaincre, il suffit de nous rappeler
les fins de la dévotion à ce Cœur adorable. C'est d'opposer à l'incrédulité,
dont le flot monte toujours, une foi plus vive au Sauveur et à son amour. Or Saint
Michel n'est-il pas le premier qui ait cru à Jésus-Christ et à son amour, par conséquent
à son Cœur ?
C'est d'opposer à l'indifférence,
qui s'en va glaçant tous les cœurs et y éteignant les saintes ardeurs, un amour
plus généreux. Or, après Marie, qui a
aimé comme saint Michel, le premier des séraphins ?
C'est de réparer les outrageants
sacrilèges des hommes et leurs longs oublis à l'égard du Dieu-Eucharistie. Or
saint Michel n'est-il pas le premier qui
ait réparé la gloire de Jésus-Christ outragée par Lucifer, le premier qui ait combattu
pour le Sacré-Cœur, le premier qui l'ait adoré.
C'est de consoler le Sacré-Cœur
de Jésus en compatissant avec lui. Or saint Michel n'est-il pas le premier qui
ait fait l'Heure sainte? Au jardin de Gethsémani Jésus- Christ était seul. Les
apôtres qui l'avaient suivi dormaient. Il ne reçut d'autres consolations que
celles de saint Michel, descendu du ciel
pour le réconforter.
C'est encore, car la vraie
dévotion va jusque-là, de rendre notre cœur conforme au Cœur de Jésus-Christ.
Or qui, Marie exceptée, a imité le Sacré-Cœur comme saint Michel ? Le Sacré-Cœur de Jésus, c'est avant tout l'immolation,
le sacrifice, puisque c'est l'amour qui se donne. Saint Michel aussi s'est
immolé: il s'est immolé, au jour de l'épreuve, à la gloire de ce Dieu qui
devait se faire homme et relever cette nature humaine, si humble et si déchue,
au-dessus des chœurs resplendissants des anges.
Saint Michel est bien l'ange du
Sacré-Cœur. Demandons-lui donc de
conduire nos âmes à cette source de toute bénédiction.
Pratique. Plaçons l'image du Sacré-Cœur dans nos maisons et
faisons, chaque premier vendredi du mois, un exercice de piété en son honneur.
Histoire. La vénérable Philomène de sainte Colombe aperçut
un jour le Cœur de Jésus tout rempli d'affliction et elle vit s'approchant de
ce divin Cœur, deux étoiles d'une beauté et d'un éclat indicibles. Quand elles
l'eurent touché, il se trouva aussitôt soulagé. Alors elles se posèrent l'une à
droite et l'autre à gauche de ce Cœur sacré, et lui-même, sans perdre pourtant
sa forme naturelle, se changea en une troisième étoile. Toutes trois demeurèrent
ainsi triangulées, formant la figure qui est le signe de l'unité ou de
l'égalité des trois Personnes divines. Je compris, dit-elle, que ces trois étoiles
représentaient le Cœur de Jésus, Marie Immaculée et l'archange saint Michel, et
que le triangle qu'elles formaient signifiait l'unité de volonté qui les met
tous les trois en parfaite harmonie pour le bien de l'homme. Marie veut demander,
le Sacré-Cœur veut accorder et saint Michel veut distribuer ce que Marie a obtenu.
Ainsi d'après cette vénérable
servante de Dieu, saint Michel est le messager qui distribue les grâces
innombrables obtenues par Marie du Cœur de Jésus. (Vie de la Vénérable, par le P. Pie de Langogne, Paris, Bonne
Presse, p. 191)
Ô saint Michel, qui avez entendu les battements du Cœur de Jésus et qui
avez pénétré le mystère de ce divin Cœur transpercé par la lance, faites-nous
connaître les sentiments de ce Cœur adorable et conduisez-nous à cette source
intarissable de grâces et de bénédictions. Nous vous prions aussi pour la
France, la nation privilégiée à laquelle il a montré son amour. Obtenez-lui du
Cœur de Jésus les grâces qui la relèveront. Ainsi soit-il.
Si les liens de la foi et de
l'espérance qui nous attachent à notre divin Rédempteur dans son Corps mystique
sont d'un grand poids et d'une souveraine importance, non moins grandes sont
l'importance et la force des liens de la charité. Car si déjà, dans la nature,
c'est une chose excellente que l'amour, source de la véritable amitié, que dire
de cet amour céleste répandu par Dieu même dans nos âmes ? Dieu est charité, et celui qui demeure dans la charité demeure en Dieu
et Dieu en lui (I Jn IV, 16)). Or, cette charité, comme par une loi établie
par Dieu, a pour effet de le faire descendre par un retour d'amour en nous qui
l'aimons, suivant ces paroles: Si
quelqu'un m'aime... mon Père aussi l'aimera, et nous viendrons à lui, et nous
ferons en lui notre demeure (Jn XIV, 23). La charité nous unit donc au
Christ plus étroitement qu'aucune autre vertu; et c'est dans l'ardeur de cette flamme
céleste que tant de fils de l'Eglise se sont réjouis de subir pour lui les
opprobres, de tout affronter, de tout vaincre, jusqu'au dernier souffle de leur
vie et à l'effusion de leur sang. C'est pourquoi notre Sauveur nous presse
véhémentement par ces paroles: Demeurez dans mon amour. Mais comme la charité
est sans force et sans vie si elle ne se manifeste et ne se réalise en bonnes
œuvres, il ajoute immédiatement: Si vous
gardez mes commandements, vous resterez dans mon amour; comme moi aussi j'ai gardé
les commandements de mon Père et je reste en son amour (Jn, XV, 9-10).
A cet amour envers Dieu, envers
le Christ, doit répondre pourtant la charité envers le prochain. Car comment
pouvons-nous affirmer que nous aimons le divin Sauveur si nous haïssons ceux qu'il
a fait membres de son Corps mystique en les rachetant lui-même de son sang
précieux ? D'où cet avertissement que nous donne l'Apôtre que le Christ a aimé
plus que les autres: Si quelqu'un prétend
aimer Dieu et hait son frère, il est un menteur. Car celui qui n'aime pas son
frère qu'il voit, comment peut-il aimer Dieu qu'il ne voit pas ? Et nous avons
de Dieu ce commandement: que celui qui aime Dieu, aime aussi son frère (I
Jn IV, 20-21). Bien plus, il faut encore l'affirmer, nous serons d'autant plus
unis avec Dieu, avec le Christ, que nous serons davantage les membres les uns
des autres (Rom XII, 5), pleins de
sollicitude les uns pour les autres (I Cor XII, 25); comme, d'autre part,
nous serons d'autant plus unis entre nous et liés par la charité que plus
fervent sera l'amour qui nous unira à Dieu et à notre divin Chef.
Pie XII
Mystici Corporis Christi (29 juin 1943)
Résolution
A l’aide de ce texte du Pape Pie XII, méditons ces deux aspects
indissociables de la vraie Charité, puis passons à l’action concrète dans nos
vies !
L’homme aime nécessairement, il
vit d'amour; son bonheur et son malheur dépendent des objets auxquels il
s'attache.
Il y a dans l’homme deux amours:
l'un céleste, l'autre terrestre.
L’homme, par le premier s'élève
vers le Ciel, d'où il vient et où il doit retourner ; par le second, il
s'abat sur la terre et s'attache à ce lieu d’exil, auquel cependant, passager
rapide, il ne doit pas plus s’affectionner que le voyageur à l'hôtel où il
s'abrite pendant une nuit de son voyage. L'un de ces amours fait de l’homme un ange,
l'autre en fait un démon; car l'amour nous identifie avec les objets que nous
aimons, nous souille ou nous purifie.
Ils sont devenus abominables comme les choses qu'ils ont aimées, dit l'Esprit
de vérité. (Os.), L'un est la charité, l’autre la concupiscence.
Ces deux amours sont aussi
opposés l’un à l’autre que le Ciel l’est à l’enfer ; la concupiscence
vient du péché et porte au péché; elle lie l'homme aux choses créées, à ce qui
flatte l'orgueil, l'ambition, la vanité, les voluptés coupables. De là naissent
et le vil égoïsme, et la haine des autres, et la colère, et les divisions, et
la basse envie et la duplicité, et tous les crimes dont l'homme se souille et
par lesquels il se dégrade et s'avilit.
La charité, flamme céleste, pure
comme les ardeurs d’un séraphin, vient du Ciel et porte à la vertu; elle aime
tout ce qui est saint, tout ce qui est pudique, tout ce qui est vrai, tout ce
qui est aimable, tout ce qui élève l'homme à ses yeux et aux yeux des autres,
tout ce qui établit la paix dans l'esprit et dans le cœur, tout ce qui unit les
hommes entre eux et ne fait de tous qu’un cœur et qu’une âme.
Ces deux amours se disputent sans
cesse la possession de notre cœur; l'un y grandit à mesure que l'autre s'y
affaiblit; l'un se retire quand l'autre y domine. Mais le péché a porté dans
notre être un tel désordre, il nous a rendus si aveugles et si faibles que la
concupiscence est devenue sinon naturelle, du moins inévitable à l'homme. Elle naît avec nous, et ne meurt qu’avec nous.
On peut la vaincre, mais la détruire, jamais. Toujours elle cherche à reprendre
en nous son empire; de là ces luttes intérieures que nous éprouvons, ces
tiraillements en sens contraires si cruels, que les plus saints ressentent et
qui contraignaient saint Paul lui-même à s'écrier: « Malheureux
homme que je suis, je fais le mal que je hais ; qui me délivrera de ce
corps de mort? » Il lui fut répondu: « La grâce de Jésus. »
Oui, la grâce que Jésus nous a
méritée par son Sang, seule, peut affaiblir en nous le feu de la concupiscence,
allumer la flamme pure de la charité. Ce feu, Jésus est venu l'apporter sur la
terre pour l'y allumer; il a versé, tout son Sang pour cette fin. Ce Sang est
pour échauffer nos âmes, ce qu'est le soleil pour la nature ; sa chaleur
divine peut seule les rendre fécondes, toute autre chaleur est insuffisante, et
ne sert souvent qu'à augmenter le feu mortel de la concupiscence. Si avant lui
on vit sur cette terre, désolée par le feu des passions, briller quelques
légères flammes d’un feu céleste dans quelques fidèles de l’Ancien Testament,
si Marie en fut remplie, c'est au Sang de Jésus-Christ, qui devait être versé
qu'il faut l'attribuer. Ce Sang divin est un fleuve majestueux qui à la fois
remonte et descend les siècles pour y répandre son influence créatrice.
D'abord, par les mérites du Sang de Jésus-Christ, cette flamme pure fut
répandue dans nos cœurs au saint jour du baptême, par la présence de l’Esprit Saint,
qui est un esprit d'amour et qui nous a été donné.
Bientôt le Sang de Jésus-Christ, qui
nous est distribué dans la communion, est venu entretenir, augmenter par
lui-même ce que ses mérites avaient commencé en nous. C'est surtout par ce Sang
reçu, dit saint Jean Chrysostome, que l'âme est enflammée de l'amour pur. La
flamme qu'il produit est plus éclatante que la lumière du soleil et plus
brillante que l'or. (Hom. 46, in cap. Joan. 6.) L'action de ce Sang sur notre
âme est prompte et pénétrante; à l'instant où nous le recevons, il agit sur
elle, et lui communique le feu divin dont il est la source. De même, dit saint Jean
Chrysostome, que l'argent jeté dans l'or fondu est aussitôt couvert de ce métal
précieux, ainsi notre âme, par le seul attouchement du Sang de Jésus-Christ,
est plus belle et plus aimante. Ce Sang agit plus promptement que le feu; il ne
brûle pas cependant, mais il purifie et enflamme. (Id., ibid.)
Ce Sang n'agit pas seulement sur
l'extérieur de l'âme, mais il la pénètre afin de porter le remède à la source
du mal que nous portons dans nos entrailles. (Id., ibid) La vertu de ce
puissant breuvage pénètre toutes les facultés de notre être, dit saint Cyprien,
afin d’y guérir toutes les plaies, d’y détruire tous les genres de mal que la
corruption originelle, que les dérèglements de la vie y ont déposés. Puis le mal détruit, l’ardeur des passions
amortie, il se soumet toutes les puissances de notre âme, se les unit afin que
nous aimions ce qu’il aime, et que notre âme brûle du même feu que le sien.
Abbé Carney
Le mois du Précieux Sang (p 109 à 112)
Résolution :
En ce mois de juillet, développons notre dévotion au Précieux Sang, par la récitation de ces litanies et au moment de nos communions où ce Sang nous est distribué.
Le 20 avril 1911, à Édimbourg,
entrait par le Baptême dans l'Eglise catholique un ministre presbytérien, le
Révérend Alexandre Grant. C'était le premier membre de l'Eglise Libre-Unie d'Ecosse
qui passât à la confession romaine. Trois
jours après, une lettre adressée à la Mère Prieure du Carmel de Lisieux
retraçait en ces termes la genèse de cette abjuration :
« Il y a
maintenant plus d'un an que j'ai, pour la première fois, fait la connaissance de
l'autobiographie de Sœur Thérèse de l'Enfant-Jésus (traduction anglaise). Je
l'ouvris au hasard, et je m'arrêtai de suite devant la beauté et l'originalité
des pensées. Je trouvai qu'il m'était tombé entre les mains l'œuvre d'un génie,
aussi bien que celle d'une théologienne, d'un poète de premier ordre... Je
ressentis ce qu'éprouve une personne à qui le monde invisible apparaît tout
d'un coup, et je m'écriai : Thérèse est
dans cette chambre ... ; son image revenait sans cesse à mon esprit; elle refusait
de me quitter, et il me semblait l'entendre dire : Voici comment les saints catholiques aiment Jésus-Christ. Écoutez-moi ! Choisissez ma petite voie, car elle est sûre
et c'est la seule véritable.
« … J'ai donc
commencé d'invoquer son aide avec une joie que je renonce à décrire. Mais un
jour, elle me dit subitement : Pourquoi
me demandez-vous de prier pour vous, si vous ne voulez pas connaître et
invoquer la Sainte Vierge? Aussitôt,
je compris combien c'était peu logique d'invoquer Thérèse et de négliger la
Mère de Dieu. La lumière s'était faite; immédiatement, je m'adressai à la
Sainte Vierge. La promptitude de la réponse m'étonna. A l'instant, mon âme fut
débordée par un amour passionné, nouveau-né, un amour qui s'est agrandi et qui
maintenant est un abîme. »
L'année suivante, l'ex-pasteur et
son épouse également convertie émigraient vers la France et s'installaient,
pour y accueillir les pèlerins, au Berceau de Thérèse à Alençon, dans la maison
de la rue Saint-Blaise qui venait d'être rachetée. C'est là que M. Grant devait
mourir saintement, le 19 juillet 1917, après avoir beaucoup travaillé et prié
pour le retour à l'Eglise de nos « frères séparés ».
On voit de quelle qualité fut le
choc psychologique et comment se situe, dans cette montée vers Dieu, le rôle de
notre Sainte. Son charme met en sympathie, il attire, il séduit, il conquiert.
Mais il n'est lui-même qu'un reflet du charme de la Vierge; il oriente vers
elle, il invite à la confiance filiale, à l'abandon total entre ses mains
maternelles. Marie s'empare alors de l'âme en quête de vérité; elle l'ouvre,
elle l'épanouit à cette tendresse familière qui émeut délicieusement le Cœur du
Père des Cieux et prépare l'invasion de sa Charité Infinie. Plus encore qu'une
conversion, c'est une révélation, une ascension. Le passage de l'erreur à la
foi débouche sur la voie d'enfance qui ouvre d'emblée la perspective des plus
hautes cimes évangéliques. (…)
C'est ce qui donne à
l'appellation de « Vierge du Sourire » sa portée actuelle. Les affres de deux
hécatombes mondiales, immédiatement suivies d'une épuisante « guerre froide »,
les crises qui ébranlent l'économie et dissolvent les Etats, le souffle
desséchant du matérialisme athée et du totalitarisme avilissant, ont fait
passer sur l'humanité une vague de désespérance. Une génération se lève,
critique, amère, désenchantée, prête à sombrer dans l'aventure sanglante comme,
par évasion, à se ruer vers le bourbier. On parle de « grande peur ». On
applaudit au « théâtre noir ». Le pessimisme fait école dans les chaires de
philosophie. Les savants s'épouvantent de leurs propres découvertes que tournent
à détruire les passions non contenues par « un supplément d'âme », « On dirait,
déclare Pie XII, un monstre apocalyptique né d'une civilisation où le progrès
toujours croissant de la technique
s'accompagne d'une baisse toujours plus profonde de l'esprit et de la morale. »
Aux déçus, aux lassés de la vie,
en cette nuit ténébreuse, qui rendra l'espérance ? Qui fera luire à nouveau
l'astre de Bethléem? Qui donnera le sens d'une religion chaude, vivante,
personnelle, «sensible au cœur » ? Qui rappellera aux hommes qu'ils ont un Père
dans les Cieux et qu'ils doivent s'aimer comme frères ? Qui enfin arrachera les
chrétiens eux-mêmes à l'engourdissement d'une pratique routinière pour les
faire accéder, dans la simplicité et l'humilité de la foi pure, à la vie de
famille à laquelle Dieu les convie ? Marie a reçu cette mission. Il appartient
à la Maman de refaire un climat de sincérité et de paix au foyer de l'humanité,
d'y réchauffer l'affection et le dévouement mutuel, d'y réveiller la joie de
vivre. C'est pour cela qu'elle est apparue à Thérèse. C'est pour cela qu'elle
l'a constituée messagère de l'Amour Miséricordieux. C'est pour cela qu'elle
aime être invoquée, en union avec sa privilégiée du Carmel, sous le titre de «
Vierge du Sourire ».
La Sainte de Lisieux a grâce
d'état pour communiquer l'ineffable secret qu'elle reçut aux Buissonnets au
jour béni du 13 mai 1883. Comme le dit avec autorité Mgr Picaud, évêque de
Bayeux, elle se plaît à le confier aux âmes qui lui sont très unies. Elle leur
apprend l'itinéraire de sa « Petite Voie » : « aller au Père par Marie et
par Jésus, mais sans jamais quitter ni Jésus ni Marie. »
R.P.PIAT
La Vierge du Sourire (p 102 à 105)
Résolution :
Ce texte de 1 951 n’a rien perdu de son actualité, la situation décrite s’étant seulement aggravée. Alors, le remède reste le même : à l’image de Sainte Thérèse, attirons les âmes vers notre Mère du Ciel ; notre sourire, notre rayonnement nous y aideront.
Dieu a voulu que dans toute la Création, de la pierre à la plante, de la plante à la bête, de règne en règne la vie montât. Sous son souffle, elle a trouvé la géométrie du cristal, puis la croissance de l'arbre, puis le mouvement, le sang chaud, l’instinct de l'animal. Chaque fois, par un coup de génie prodigieux, elle a dépassé toutes les données du règne antérieur.
Et au-dessus des trois règnes, le règne humain s'élève à plus de vie encore. L’homme n'est-il pas l'être unique, né pour un prodige à lui propre, il a l'action et la raison: il a l’esprit, le choix, la liberté. Il se sent libre: faire ou ne pas faire. Mais quoi faire ? A quoi s'emploiera-t-il, dans sa liberté, avec la même certitude que le sel qui cristallise, que l'herbe qui pousse, que l'oiseau qui couve ses œufs.
C'est le Christ qui révèle à l'homme sa destination profonde: l'âme est faite pour aimer. Vous êtes fils d'un même Père, qui vous aime: soyez ces frères, entr'aimez-vous, entr'aidez-vous, travaillez à faire ce monde tel que le Père a désiré qu'il fût.
Servir et aimer, voilà la certitude intérieure de l'homme, inscrite en sa nature, comme la figure de son cristal l'est dans la nature du quartz.
Les gens simples à qui Jésus apporte ce message, d'un coup l'ont
senti, c'est cela ! Le grand commandement nouveau fait lumière pour tout homme
venant en ce monde. Celui qui veut vivre de vraie vie se tourne vers cette
parole, comme la plante qui veut respirer se tourne vers le soleil. De tout son
être, chaque créature s'efforce à sa destination. Au plus bas, le plus élémentaire, l'atome, avec
une phénoménale énergie se concentre sur son être. Au plus haut, le plus
complexe, le plus vivant, l'homme, a à
sortir de son être, de son moi, à se donner. Il est fait pour l'amitié. Son
sang l'y porte,
Ici, une fois de plus, la vie se
dépasse: elle débouche dans un nouveau
royaume. Comme elle a inventé de faire
avec ce qui ne pouvait que tomber ce qui pousse, ou avec ce qui ne pouvait vivre qu'attaché à
la terre ce qui s'en détache, ici, par
l'homme, avec ce qui semblait ne pouvoir
être qu'égoïsme, elle fait le contraire de
l'égoïsme: l'amour.
Au sommet de la Création, il
fallait l'être libre, donc capable
d'aimer, pour aimer et répondre ainsi au
Créateur. Le monde maintenant a un sens et l'homme connaît sa vérité de vie.
Henri Pourrat
La bienheureuse Passion (p 20)
Résolution
En ce temps de Carême, contemplons et accompagnons notre Sauveur dans Son chemin de Croix où Il nous révèle qu'il n'y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour Dieu, pour ceux qu'on aime. Donner sa vie, c'est d'abord s'oublier.