De la correction fraternelle
Comment Padre Pio considérait la Charité :
Parmi toutes les vertus, et plus que toutes, la charité est celle qui, en soi, constitue la perfection chrétienne. Ainsi donc, ma sœur, accordons une attention sans mesure à cette vertu, si nous voulons trouver miséricorde auprès du Père céleste. Aimons la charité et mettons-la en pratique : elle est la vertu qui fait de nous des fils d’un même Père qui est aux cieux. Aimons la charité, car elle est le commandement de notre divin Maître : c’est par elle que nous nous distinguons des gentils. Aimons la charité et fuyons jusqu’à l’ombre où nous pourrions en quelque manière l’offenser. Oui, enfin, aimons la charité et ayons toujours présent à l’esprit le grand enseignement de l’Apôtre : "Nous sommes tous membres de Jésus Christ" (Eph 5,30) et Jésus seul est "la tête de nous tous, ses membres" (Eph 4, 15). Montrons-nous notre amour réciproque et souvenons-nous que tous nous sommes appelés à former un seul corps et que si nous conservons la charité, la belle paix de Jésus triomphera et exultera toujours en nos cœurs.
(Lettre à Raffaelina Cerase, 13 mai 1915)
Saint Thomas explique que la correction fraternelle fait partie de la Charité car la correction est une "certaine aumône spirituelle". La correction vise à porter un remède à celui qui pèche car, par elle, nous repoussons le mal de notre frère, à savoir le péché. On peut même dire que la correction est un plus grand acte de charité que ne le sont la guérison d'une infirmité corporelle ou un secours pour des biens extérieurs. Le Padre Pio, qui avait une grande compassion pour les âmes souffrantes (il avait fondé la Casa Della Sofferenza) savait aussi pratiquer la correction fraternelle dans le cadre de son ministère de prêtre. Ses remarques pouvaient sembler dures mais les âmes finissaient par se réformer. Le RP Nelson décrit ainsi ce ministère :
« Le Padre Pio ne tolérait jamais de robes décolletées, de jupes courtes et collantes, et il interdisait à ses filles spirituelles de porter des bas transparents. (...) Il chassait du confessionnal sans relâche, avant même qu'elle ait pu y mettre le pied, toutes celles qu'il jugeait incorrectement vêtues. En 1967, il y eut des matins où il renvoyait les femmes une après l'autre, pour finalement n'en confesser que quelques-unes. Ses confrères qui assistaient gênés à cette réduction brutale du nombre des pénitents, décidèrent finalement d'afficher sur la porte de l'église cet avis :
"Selon le désir formel du Père Pio, les femmes doivent entrer dans son confessionnal avec des jupes au moins 8 pouces ( 20,5 cm) en bas des genoux. (...)"
Et le Père Pio continua encore à renvoyer sans confession. Dès qu'il les apercevait, il murmurait : « Allez vous habiller ! » et quelquefois, il ajoutait « Farceuse! ». Il n'épargnait personne. (...) »
Et l'auteur du Padre Pio d'ajouter :
« C'est l'un des rares prêtres dans le monde ayant assez de courage pour se tenir debout sans compromis contre les modes immorales modernes, pendant que la plupart des évêques et d'autres autorités disent peu de choses ou rien du tout contre ce cancer d'immoralité qu'est la mode, qui plus qu'aucune autre cause très probablement est la source du plus grand nombre de péchés. (...) »
( par le père Nelson 1971)
Résolution :
Examinons-nous sur l'idée que nous nous faisons de la Charité : ne la confondons-nous pas avec "ne pas avoir d'ennuis", "ne pas faire de peine" ? ... Alors que la première des Charités, c'est la vérité car nous voulons au prochain le plus grand bien, à savoir le salut de son âme.