Enseignement du catéchisme
Après le Ve Mémoire, que j'ai consacré à mon père, un
certain nombre de personnes m'ont demandé d'en écrire un autre, qui porterait
sur ma mère, dont les vertus, dignes d'être connues, sont pour la gloire de
Dieu ; elles sont aussi un exemple de vie chrétienne pour les épouses, les
mères de famille et les maîtresses de maison. Car ma mère était toujours exacte
et ingénieuse dans l'accomplissement de ses devoirs envers Dieu, envers sa
famille et envers son prochain.
Les commandements de Dieu étaient sa règle de vie, et elle
les inculquait à tous. Elle avait pris pour norme personnelle ce que nous dit
Jésus Christ dans son Évangile. Au jeune homme qui s'approcha du Seigneur et
qui lui demanda: « Maître, que dois-je faire de bon pour avoir la vie
éternelle? », Jésus répondit: « Pourquoi m'interroges-tu sur ce qui est bon? Un
seul est bon. Si tu veux entrer dans la vie, garde les commandements. » - «
Lesquels? », demanda le jeune homme. Jésus répondit: « Tu ne tueras pas, tu ne
commettras pas d'adultère, tu ne voleras pas, tu ne porteras pas de faux
témoignages, honore ton père et ta mère; et aussi: Tu aimeras ton prochain comme
toi-même» (Mt 19, 16-19).
Au légiste qui voulait savoir quel était le plus grand
commandement de la Loi, Jésus déclara: « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de
tout ton cœur, de toute ton âme et de toute ta pensée. C'est là le plus grand
et le premier commandement. Le second lui est semblable : Tu aimeras ton
prochain comme toi-même. À ces deux commandements toute la Loi est suspendue,
ainsi que les Prophètes» (Mt 22, 37-40).
La suite montrera combien ma mère avait ces paroles gravées
dans son esprit et dans son cœur, comme si Dieu lui avait redit ce qu'Il
avait demandé à Moïse de transmettre à son peuple: « Écoute Israël! Le
Seigneur notre Dieu est le seul Seigneur. Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de
tout ton cœur, de toute ton âme et de tout ton pouvoir. Ces paroles que je te
commande aujourd'hui, qu'elles soient dans ton cœur! Tu les inculqueras à
tes fils et tu en parleras, assis dans ta maison et marchant sur le chemin,
en te couchant et en te levant; tu les attacheras comme un signe sur ta main,
et elles serviront de fronteau entre tes yeux; tu les écriras sur les poteaux
de ta maison et sur tes portes» (Dt 6, 4-9).
Ma mère ignorait probablement le mot à mot de ces paroles de
la Sainte Écriture, mais elle se comportait comme si ce texte avait été gravé
dans son esprit et dans son cœur. Elle en vivait et elle amenait ses enfants et
sa famille à les pratiquer.
Pendant le carême, ma mère avait l'habitude, après le
souper, de faire le catéchisme à toute la famille, y compris aux jeunes
qui venaient à la maison et qui parfois passaient la nuit chez nous à cause de
la distance. Elle commençait en disant: « Nous allons voir si nous nous
Souvenons de notre catéchisme, pour ne pas avoir honte quand viendra le moment
d'accomplir notre devoir pascal ».
Elle rappelait d'abord les dix commandements de Dieu: «
Premièrement, aimer Dieu par-dessus tout. C'est le commandement qui me dérange
le plus. Je ne suis jamais sûre d'aimer Dieu plus que mon époux et mes enfants.
Mais Dieu est si bon qu'il me pardonnera et qu'il aura pitié de moi».
Puis elle énumérait chacun des autres commandements. Au
sixième commandement, concernant la chasteté, elle s'arrêtait de nouveau et
disait: « Ici, une grande prudence est de rigueur, car les tentations sont
nombreuses, et nombreux aussi les dangers. » Se tournant alors vers mon frère et mes sœurs,
elle disait: « Vous, faites bien attention de ne pas vous laisser tromper et
n'ayez aucun rapport avec quiconque vous propose de pareilles choses. Avant
tout, la grâce de Dieu, notre réputation, notre honneur personnel et notre
dignité. Au jour de mon mariage, Dieu m'a fait la grâce de Lui offrir la pure
fleur de ma chasteté. J'ai déposé cette fleur sur son autel et j'ai reçu en
retour d'autres fleurs, ces nouvelles vies qu'il a voulu me donner. C'est ainsi
que Dieu m'a aidée et bénie. » Puis elle en venait aux commandements de
l'Église, aux vertus théologales, aux œuvres de miséricorde, etc., selon le
catéchisme du temps.
Mon père, mon frère et mes sœurs, à tour de rôle suivant
l'âge, tous y passaient. Finalement venait le tour de la benjamine. Parfois mon
père disait:
- Elle n'en a pas besoin, elle n'a pas encore fait sa
première communion.
À quoi ma mère répliquait:
- Si, elle en a besoin, car le curé la met debout sur la
table de la sacristie et il lui pose des questions auxquelles les autres ne
savent que répondre; elle a donc besoin de tout savoir sur le bout du doigt.
J'écoutais et je répétais comme un perroquet, sans rien
comprendre. N'empêche que ma mémoire retenait et que mon esprit en restait
imprégné. Maintenant la nostalgie s'empare de moi quand je me rappelle ces
temps heureux où l'innocence reçoit et retient tout comme autant de bons
souvenirs mis en réserve.
La grande vertu de ma mère reposait sur le roc de la Loi de
Dieu et celle de son Église. Tous ceux qui l'ont connue ou qui sont entrés en
relation avec elle ont pu l'apprécier et l'admirer.
Le chanoine José Galamba de Oliveira me dit un jour à
Valença do Minho: « Vous savez, votre mère est plus une femme de l'Ancien
Testament qu'une femme de notre temps. »
Mémoires de Sœur Lucie
II ( p 47 à 49 )
Résolutions
- - Approfondir et étudier le Catéchisme nous-même (Catéchisme de Saint Pie X, Catéchisme du Concile de Trente, Catéchisme de persévérance de Mgr Gaume, Mgr de Ségur)
- - Si vous en êtes capables, lancez-vous dans l’enseignement du catéchisme, avec les conseils d’un prêtre ou religieux de la Fidélité Catholique
- - Donnez, distribuez de bons livres, brochures … Le choix ne manque pas ; si vous hésitez, demandez conseil à quelque personne de confiance.