La Charité, tourment d'amour.
Sainte Marie-Madeleine
notre modèle de recueillement pour ce mois de juillet
C'est généralement dans le
silence de la vie d'oraison que ce tourment d'amour commence d'une façon
paisible et s'intensifie sans cesse davantage. Nous entrevoyons par exemple à
quel point la Passion peut être compromise si nous n'intervenons pas. Nous
communions d'une façon très spéciale aux souffrances de Jésus.
Mais nous comprenons en même
temps que compatir ne suffit pas. L'amour nous pousse à reproduire quelque
chose des souffrances du Maître, du don qu'Il a fait de Lui-même aux hommes, et
cela en nous « donnant » nous aussi, non pas en quelque occasion éclatante,
mais dans le détail de chacune de nos journées. Nous Lui offrons ainsi toutes
les délicatesses de notre amour affectif, qui sont une de nos plus belles
richesses, en y joignant le complément normal et indispensable d'un amour
effectif de tous les instants.
Il n'est plus question de discuter
l'expression de la volonté de Dieu et de Son Bon Plaisir quel qu'il soit. Toutes
les épreuves qui se présentent, les souffrances aussi bien physiques que
morales, nous apparaissent comme une occasion providentielle de prouver à Dieu notre
amour. Nous oubliant toujours davantage, nous ne songeons plus qu'à agir avec
plus d'amour, qu'à aimer au maximum avec une délicatesse sans cesse plus en
éveil.
Nous avons un vrai désir d'éviter
bien des petites omissions qui sont en réalité des résistances à la grâce. Par
de brefs appels ou de rapides lumières intérieures, l'amour nous sollicite
fréquemment. Faire la sourde oreille devient une chose grave pour une âme
aimante. Si volontairement nous refusons de retenir un regard, une parole, un
signe, alors que nous percevons nettement que le sacrifice nous en est demandé,
c'est une âme que nous refusons de sauver. Jésus attendait de nous cette offrande pour
lui octroyer une grâce peut-être décisive pour son salut.
Mais l'amour nous poursuit sans
cesse et nous presse de multiplier les marques positives de notre délicatesse.
Chaque fois que nous nous apercevons qu'une petite infidélité nous a échappé,
aussitôt nous voulons la réparer au moins au double. Nous ne laissons passer aucun
des points que nous recommande notre Règle ou qui sont dans la ligne de notre
devoir d'état.
L'Esprit-Saint Lui-même nous
fournit l'occasion de prouver notre générosité. Il nous fait pressentir les
exigences toujours plus profondes de l'amour. L'âme aimante est sans cesse
attentive et reconnaît aussitôt la voix qui la sollicite: « Parlez, Seigneur,
votre serviteur écoute. »
Nous sommes ainsi toujours prêts
à répondre dès que Jésus nous fait comprendre qu'une âme a besoin de notre
aide. Nous sommes continuellement aux aguets pour rivaliser d'amour et essayer
de prévenir les moindres désirs de Celui qui veut nous associer si intimement à
Son œuvre rédemptrice.
Dom Godefroid BELORGEY
Dieu nous aime (p170 à 173)
Résolution :
En ce temps de vacances, prenons
plus de temps pour « le silence de
la vie d'oraison », source indispensable de la Charité qui pourra
rayonner autour de nous.