Charité -
amour envers le
Christ, amour envers le prochain
Si les liens de la foi et de
l'espérance qui nous attachent à notre divin Rédempteur dans son Corps mystique
sont d'un grand poids et d'une souveraine importance, non moins grandes sont
l'importance et la force des liens de la charité. Car si déjà, dans la nature,
c'est une chose excellente que l'amour, source de la véritable amitié, que dire
de cet amour céleste répandu par Dieu même dans nos âmes ? Dieu est charité, et celui qui demeure dans la charité demeure en Dieu
et Dieu en lui (I Jn IV, 16)). Or, cette charité, comme par une loi établie
par Dieu, a pour effet de le faire descendre par un retour d'amour en nous qui
l'aimons, suivant ces paroles: Si
quelqu'un m'aime... mon Père aussi l'aimera, et nous viendrons à lui, et nous
ferons en lui notre demeure (Jn XIV, 23). La charité nous unit donc au
Christ plus étroitement qu'aucune autre vertu; et c'est dans l'ardeur de cette flamme
céleste que tant de fils de l'Eglise se sont réjouis de subir pour lui les
opprobres, de tout affronter, de tout vaincre, jusqu'au dernier souffle de leur
vie et à l'effusion de leur sang. C'est pourquoi notre Sauveur nous presse
véhémentement par ces paroles: Demeurez dans mon amour. Mais comme la charité
est sans force et sans vie si elle ne se manifeste et ne se réalise en bonnes
œuvres, il ajoute immédiatement: Si vous
gardez mes commandements, vous resterez dans mon amour; comme moi aussi j'ai gardé
les commandements de mon Père et je reste en son amour (Jn, XV, 9-10).
A cet amour envers Dieu, envers
le Christ, doit répondre pourtant la charité envers le prochain. Car comment
pouvons-nous affirmer que nous aimons le divin Sauveur si nous haïssons ceux qu'il
a fait membres de son Corps mystique en les rachetant lui-même de son sang
précieux ? D'où cet avertissement que nous donne l'Apôtre que le Christ a aimé
plus que les autres: Si quelqu'un prétend
aimer Dieu et hait son frère, il est un menteur. Car celui qui n'aime pas son
frère qu'il voit, comment peut-il aimer Dieu qu'il ne voit pas ? Et nous avons
de Dieu ce commandement: que celui qui aime Dieu, aime aussi son frère (I
Jn IV, 20-21). Bien plus, il faut encore l'affirmer, nous serons d'autant plus
unis avec Dieu, avec le Christ, que nous serons davantage les membres les uns
des autres (Rom XII, 5), pleins de
sollicitude les uns pour les autres (I Cor XII, 25); comme, d'autre part,
nous serons d'autant plus unis entre nous et liés par la charité que plus
fervent sera l'amour qui nous unira à Dieu et à notre divin Chef.
Pie XII
Mystici Corporis Christi (29 juin 1943)
Résolution
A l’aide de ce texte du Pape Pie XII, méditons ces deux aspects
indissociables de la vraie Charité, puis passons à l’action concrète dans nos
vies !