mercredi 2 octobre 2019

OCTOBRE 2019

Récréation au Carmel


Mère bien-aimée, j'écrivais hier que les biens d'ici-bas n'étant pas à moi, je ne devrais pas trouver difficile de ne jamais les réclamer si quelquefois on me les prenait. Les biens du Ciel ne m'appartiennent pas davantage, ils me sont prêtés par le Bon Dieu qui peut me les retirer sans que j'aie le droit de me plaindre.  Cependant les biens qui viennent directement du bon Dieu, les élans de l'intelligence et du cœur, les pensées profondes, tout cela forme une richesse à laquelle on s'attache comme à un bien propre auquel personne n'a le droit de toucher…  Par exemple si en licence on dit а une sœur quelque lumière reçue pendant l'oraison et que, peu de temps après, cette sœur parlant avec une autre lui dise, comme l'ayant pensée d'elle-même, la chose qu'on lui avait confiée, il semble qu'elle prend ce qui n'est pas à elle. Ou bien en récréation, on dit tout bas à sa compagne une parole pleine d'esprit et d'à-propos;  si elle la répète tout haut sans faire connaître la source d'où elle vient, cela paraît encore un vol à la propriétaire qui ne réclame pas, mais aurait bien envie de le faire et saisira la première occasion pour faire savoir finement qu'on s'est emparé de ses pensées.

Manuscrits autobiographiques
(A Mère Marie de Gonzague : Lumières sur la Charité)


Résolution

La Charité doit se pratiquer même dans les biens spirituels.  Notre délicatesse va-t-elle jusque là ?